Discussion sur le climat-isme (quadrilogie de Robert)
Je reviens ici sur le concept de climatisme de Robert avec qui j’ai échangé. Autant la culpabilité liée aux divers effets collatéraux du développement humain apparait très tôt, dès le sommet de Stockholm de 1972, autant ça ne me parait pas trop possible que toute cette histoire de NetZéro soit l’aboutissement d’un « long processus politico-scientifique qui [se serait] déroulé essentiellement au niveau de l’ONU, à compter de 1972, et qui s’est conclu en 2015 avec l’Accord de Paris », avec « un grand manitou Maurice Strong qui [serait] derrière toutes les institutions, toutes les conférences, tous les accords » et quelques initiés toujours les mêmes qui seraient aux commandes de cette entreprise. Ça me parait pas trop possible pour plusieurs raisons.
Déjà, à cette époque, c’est plutôt le refroidissement qui inquiétait. On parlait de global cooling. Les T° ont pas mal baissé de 1945 à 1980 avec un CO2 qui ne cessait de croitre (30 glorieuses). Comment ces « initiés » auraient-ils pu déjà envisager à cette époque de mettre sur pied le plan diabolique du NetZero pour éviter que ça se réchauffe alors que tout indiquait que ça ne cessait de baisser ? Si on prend le rapport de Stockholm de 1972 par exemple ( https://documents-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/N73/039/05/PDF/N7303905.pdf ), et qu’on recherche les mots CO2 ou réchauffement, ou même température, ils ne sont pas cités une seule fois. On y parle de possible influence humaine sur le climat à surveiller. Mais on ne parle pas de réchauffement ou de refroidissement ou d’évènements extrêmes car on n’a à l’époque aucune idée préconçue.
On y parle principalement de pollution globale qui inquiétait bien plus que le CO2:
Extrait : « a) La conception et le fonctionnement de ces systèmes comporteraient, en particulier, une surveillance continue des niveaux de pollution de l’environnement résultant des émissions de dioxyde de carbone, de dioxyde de soufre, d’oxydants, d’oxydes d’azote (NOx), de chaleur et de matières particulates, ainsi que de ceux résultant des déperditions de produits pétroliers et de la radioactivité ; b) On s’attacherait, dans chaque cas, à approfondir les connaissances des relations entre ces niveaux et les effets sur le climat, la santé humaine, la vie animale et végétale et les valeurs d’agrément. »
Il est dit dans l’article (3/4) sur le climatisme que « … en 1979 la première Conférence mondiale sur le climat, à Genève. Le réchauffement global anthropique est alors reconnu pour la première fois comme un problème de portée mondiale potentiellement grave. ». Je n’ai pas trouvé le texte de synthèse (s’il existe) de cette conférence pour y rechercher ces mots. En cas je suis preneur, mais ce serait étonnant qu’ils aient convaincu l’audience de global warming après 30 ou 40ans de refroidissement assez marqué.
Ce qu’on comprend de ce lien sur la conférence de 1979, c’est que leur but était simplement de mieux comprendre le climat pour moins le subir. Je cite le rapport :
- Tirer pleinement parti des connaissances actuelles sur le climat
- Prendre des mesures afin de faire progresser ces connaissances de manière significative;
- Prévoir et prévenir les changements climatiques qui seraient dus à l’activité de l’homme et dont les effets seraient néfastes pour le bien-être de l’humanité.
Mais pour le point 3, il n’est pas précisé s’il s’agit d’un refroidissement ou d’un réchauffement, car les scientifiques étaient divisés (entre effets contradictoires GES et pollutions).
Dans le doc GWPF cité dans l’article de Robert, il est dit (traduit) « Au début des années 1970, après trois décennies de baisse des températures mondiales au point que de nombreux scientifiques prédisaient l’approche d’une nouvelle ère glaciaire, Bolin était considéré comme un marginal excentrique. Mais à la fin des années 1970, il a constaté que non seulement les niveaux de dioxyde de carbone augmentaient, mais aussi les températures. Cela lui a confirmé que ces deux phénomènes étaient directement liés, le premier entrainant le second. Et les conséquences possibles pour l’avenir de l’humanité, conclut-il, sont tout à fait alarmantes.»
Si Bolin a dit ça en février 1979 à la WMO, on n’a pas dû trop l’écouter parce que les températures de 1940 à février 1979 suivent la courbe ci-contre. Il parait peu crédible qu’il se soit avancé sur ce terrain.
D’ailleurs à cette Conférence mondiale sur le climat de 1979, un certain F. Kenneth Hare rapporte (Source https://en.wikipedia.org/wiki/Global_cooling#1979_WMO_conference) : « La figure 8 montre … 1938 l’année la plus chaude. Depuis, elles [les températures] ont baissé d’environ 0,4 °C. À la fin, il est suggéré que la baisse a cessé vers 1964 et qu’elle s’est peut-être même inversée. La figure 9 remet en question le point de vue selon lequel la baisse des températures a cessé… le poids de la preuve favorise clairement le refroidissement jusqu’à aujourd’hui… » Donc non à cette époque, l’heure n’était qu’aux spéculations fumeuses dans les 2 sens, réchauffement et refroidissement.
Sous ce même lien on peut voir que dans les années 70 et jusque au début des années 80, le refroidissement en cours interpelait les scientifiques. Ils avouaient plus facilement leur incompréhension des changements du climat qu’aujourd’hui, et oscillaient entre effets des GES et des particules. Extrait du lien National Academy of Sciences report de 1975 « si les apports de CO2 et de particules dans l’atmosphère augmentent à des rythmes égaux à l’avenir, les temps de résidence dans l’atmosphère très différents des deux polluants signifient que l’effet des particules prendra de l’importance par rapport à celui du CO2 ». Les journaux de l’époque relayaient cette crainte du refroidissement exprimée par les scientifiques :
Voilà aussi ce qu’on lit sur wiki à propos du rapport Charney de 1979 : « ...Dans les années 1970, la capacité humaine à influer sur le climat est largement admise et la communauté scientifique se penche de manière croissante sur la possibilité d’un réchauffement global. Toutefois, ce dernier, alors imperceptible, ne fait pas l’objet d’un consensus clair. L’hypothèse d’un refroidissement global dû aux émissions anthropiques d’aérosols circule également, y compris dans les médias à destination du grand public où elle est popularisée par Reid Bryson… » Alors bien sûr, comme aujourd’hui ça s’est réchauffé, on dit « voyez bien, le rapport Charney est là pour prouver que cette farce du global warming était dans les cartons de longue date ». Mais si ça s’était refroidi, on aurait dit de la même manière « voyez bien, les thèses de Reid Bryson sont là pour prouver que cette farce du global cooling était dans les cartons de longue date ». Comme ça s’est réchauffé, le rapport Charney est devenu célèbre et le scientifique Bryson a sombré dans l’oubli. Mais si ça s’était refroidi, l’inverse se serait produit.
Donc non je ne pense pas qu’un long processus ait été fomenté depuis 1972 dans les couloirs de l’ONU avec pour intention de viser le NetZéro. Personne n’en savait rien à cette époque si ça allait monter ou continuer de descendre, d’autant que ça descendait depuis plus de 30 ans. C’est simplement parce que ça s’est mis à monter depuis 1980 que le NetZero a pris forme, et qu’on ne retient dès lors que les écrits (comme le rapport Charney), qui allaient dans le sens du CO2 diabolique. Si ça avait continué de baisser jusqu’à aujourd’hui, le NetZero ne serait jamais né, le CO2 n’aurait jamais été diabolisé, et on aurait retenu les écrits aujourd’hui oubliés qui parlaient du global cooling. Il est d’ailleurs possible qu’on en ait perdu certains tant le global warming a pris le dessus ensuite. Si ça avait continué de baisser, peut-être on aurait (qui sait?) inventé d’autres mesures contraignantes que celles du NetZero pour cette fois réchauffer l’atmosphère avec un NetZeroParticule contraignant l’industrie et les automobiles à zéro particule, interdisant le chauffage bois, etc. Et on aurait pu dire de la même manière, « voyez donc, ce NetZeroParticule était manigancé depuis longtemps, dès 1975 avec le « National Academy of Sciences report » qui disait déjà à l’époque que les particules allaient refroidir dangereusement l’atmosphère.
On est nous-mêmes tellement influencé par l’omniprésence du global warming, qu’on finit par ne même plus savoir imaginer ce qu’il serait possiblement advenu si les températures n’avaient pas augmenté après 1980. La naissance du NetZéro, c’est à mon sens la conjonction fortuite de plusieurs évènements clés dans les années 80, à savoir :
- Les températures ont commencé à remonter.
- Les premières carottes de glaces (1980) ont fait croire (à tort) au CO2 « gros thermostat du climat »
- Thatcher a compris son intérêt de promouvoir l’idée d’un CO2 maléfique pour faire accepter le nucléaire (début d’influence politique=>science).
- Reagan et Thatcher, croyant bien faire, ont poussé à la création du GIEC afin de ne pas laisser le sujet du climat à des groupements écologistes et de le mettre dans les mains de scientifiques gérés par L’ONU.
- Mais les écologistes que Reagan a voulu écarter de la science en créant le GIEC, l’ont magistralement inverti, avec des personnes militantes comme VMD. Le CO2 devient le moyen de promouvoir la décroissance. C’est l’arme absolue de destruction massive des écologistes qui ont été d’excellents communicants.
- Une multitude d’intérêts disparates ont suivi ce concours de circonstances (intérêts militants, scientifiques, politiques, médiatiques, économiques, financiers, etc…).
L’étincelle du NetZéro, ce n’est pas en 1972, c’est après 1980. L’étincelle, c’est 1,2,3,4,5. Et le feu du NetZero est entretenu aujourd’hui par le 6. Ça conteste un peu la thèse de la quadrilogie de Robert et va dans le sens de ce que décrit Jacques Duran ici https://pensee-unique.climato-realistes.fr/pourquoi.html. Il serait séduisant de prouver que tout cela était prémédité depuis 1972, mais je pense que c’est infondé. La recherche de la « culpabilité humaine » quelle qu’elle soit a été en effet très tôt le terreau précurseur de cette folie, dès la conférence de Stockholm de 1972. Mais la forme adoptée NetZéro a été la conséquence d’une concomitance fortuite de ces évènements des années 80.
Je ne pense pas non plus en survolant le rapport de Stockholm ou la conférence de 1979 qu’il y ait autre chose que la volonté de « faire au mieux » pour l’environnement de la planète, et limiter la pollution. Concernant le climat, on y lit surtout une invitation à faire avancer la science dont on sait reconnaitre à l’époque qu’elle est balbutiante. La notion de possible influence humaine sur le climat, et donc de potentielle culpabilité, apparaissent très tôt en effet. Mais sans savoir trancher entre réchauffement ou refroidissement dû à l’homme, entre effets CO2 ou particules, on sent bien qu’on cherche déjà des poux dans la tête du développement humain. De ce point de vue là, en effet, je rejoins Robert : les dés de la culpabilité humaine sont peut-être jetés dès les années 70. On ne sait pas encore de quoi on nous accuse, de réchauffer ou de refroidir, mais on est déjà coupable.
Si le CO2 est devenu après 1980 l’arme absolue des mouvements écologistes, c’est simplement, outre l’incroyable concours de circonstances vu plus haut, qu’il présente l’énorme avantage de représenter un indicateur très simple de toute activité humaine. Toute action génère du CO2. Émettre moins de CO2, ça veut simplement dire, ralentir son activité. Les décroissantistes ne s’y sont pas trompés. Ils ont fini par croire très sincèrement, et convaincre la terre entière, que cette molécule qui pourtant n’est rien d’autre que la nourriture de toute plante sur terre depuis des millions d’années, serait des plus maléfiques car elle pourrait détraquer le climat avec des modifications infimes de son infime concentration dans l’air. C’est délirant, mais ils ne vont pas lâcher cet allié de si tôt ! Devant l’évidence des taux préhistoriques bien supérieurs, devant l’évidence de la préséance des températures sur le CO2 dans les carottes de glaces, et devant l’évidence de toutes les autres observations notamment l’absence de hot spot dans la stratosphère, ils ne lâcheront pas. Et quand les températures redescendront, on peut compter sur eux pour être créatifs et retomber sur leurs pattes en trouvant d’autres façons de diaboliser ce CO2 décidément si pratique.
Résumé et conclusion des 4 articles sur le « stop-isme »:
Nous faisons face impuissants à un emballement de l’obscurantisme autour d’un phénomène de rejet du progrès (stop-isme) principalement au nom de l’environnement de la nature ou de la planète, élevés au rang de nouvelle divinité nommée Gaïa. Le NetZero initié début 80 est la forme actuelle la plus voyante et la plus couteuse du stop-isme. Mais le stop-isme est omniprésent, et ne concerne pas uniquement le climat ou la planète. On peut citer la défiance envers la médecine, les ZFE, l’ostracisation de nos agriculteurs, le bannissement de toute nouvelle retenue d’eau, autoroute, n’importe quel projet qui « blesserait » ou « offenserait » Gaïa, et qui fait désormais l’objet d’attaques d’une violence inouïe des défenseurs de Gaïa, ou témoins de Greta, c’est selon.
J’avance quelques hypothèses :
- Après une période de fort développement pendant les 30 glorieuses, l’occident serait en crise d’adolescence, bouderait tout progrès remettant en question la notion même de développement.
- L’adolescence est souvent accompagnée de préoccupations mystiques, et nous avons là un panel complet qui n’aide pas notre jeune occident à passer le cap. (Mythes de fin du monde, bon vieux temps, autonomie, culpabilité, Gaïa).
- L’occident est arrivé à un stade d’opulence où il peut se permettre le luxe de la déprime du rentier.
- L’absence de vision long terme de notre société démocratique contribue au rejet du progrès en général. L’écologisme donne des réponses, bonnes ou mauvaises, à cette absence de vision. Pour contrer l’écologisme sur ce terrain, il faut être forces de propositions alternatives susceptible d’enthousiasmer notre jeunesse en plein désarroi. Le défi est de taille.
- Cette tendance lourde est entretenue par des intérêts imbriqués, disparates mais convergents, tous les acteurs se tenant par la barbichette. Le tout forme un ensemble protéiforme sans chef, sans centre de commandement, donc très difficile à combattre :
- Scientifiques J’ai besoin de crédits, je soutiens le dogme. source visuel
- Politiques Je suis vert, votez pour moi.
- Médias Je vends de la morale et de la peur.
- Militants Sauvons la planète.
- Financiers Ils sont juteux mes droits à polluer, achetez, vendez !
- Industriels qui veut de mes éoliennes et de mes panneaux ?
13.6T de fioul lourd à l’heure pour une conférence sur le climat à 995€ …
On peut entrevoir de-ci delà quelques espoirs de sortie de crise. Les excès et les contradictions de l’écologisme radical commencent à fortement déplaire. 37 % de français serait climatosceptiques. La contestation a commencé (gilets jaunes). Nous sommes en démocratie même si la pression médiatique peut donner le sentiment inverse. Nous avons plusieurs possibilités, sans être exhaustif : Nous organiser en association (c’est le cas), manifester (ça n’est pas dans notre ADN, mais nous pouvons travailler le sujet), aussi et surtout nous réunir politiquement pour titiller une partie des 37 % qui se posent des questions. L’écologie est devenue puissante parce qu’avec seulement 5 % des suffrages, elle permet de faire gagner une élection aux partis dominants. Il nous reste à les imiter. Et si ça ne marche pas, il nous restera à nous dire que « la démocratie est le pire des systèmes à l’exception de tous les autres » et faire avec.
Je connais bien la dernière catégorie des “intérêts imbriqués” pour y avoir contribué à mon petit niveau. Mea culpa. Mon entreprise a cessé en 2013. Amitiés. Dominique